Asthme : bilan de l'impasse thérapeutique

Gesret et Buteyko

Deux méthodes "douces" efficaces contre l’asthme

Ce texte est l'introduction à un article sur les deux méthodes paru dans la revue NEXUS N°43 - Mars-Avril 2006. 
Je le reproduis ici avec l'autorisation. 
Dans l'article, toutes les affirmations font référence à des  études et publications scientifiques que je n'ai pas reproduites ici.

La méthode Buteyko s’est développée en Russie dans les années 50 et commence à se pratiquer dans d’autres pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Israël, le Royaume-Uni, les Etats-Unis… mais hélas, pas encore la France. Il est vrai qu’elle repose sur des exercices respiratoires à la portée de tous, et que la respiration n’est pas brevetable…

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La méthode Gesret (découverte en 1984) s'est développée en France depuis 1996 et de nombreux praticiens l'utilisent aussi dans d'autres pays, l'Italie, l'Espagne, la Suisse, la Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, les Pays Bas, l'Ukraine, le Maroc, le Mexique, l'Argentine, le Paraguay, Trinidad et Tobago, la Polynésie Française ... mais hélas, pas encore dans aucun pays anglo saxon .... Il est vrai qu'elle repose sur des manipulations ostéoarticulaires à la portée de tous les thérapeutes manuels, et que ces techniques ne sont pas brevetables ...

L’asthme touche entre 100 et 150 millions de personnes dans le monde et fait plus de 180.000 morts par an, dont 2 000 rien qu’en France. Chaque jour, dans notre pays, sept personnes meurent d'une crise d'asthme, c'est-à-dire une toutes les trois heures et demi… On sait que la médecine conventionnelle ne propose que des traitements de "confort" à cette maladie, notamment sous forme de sprays dont les asthmatiques sont totalement dépendants, et qui loin de les soigner, aggravent leur mal ! Pourtant, il existe des alternatives efficaces en médecine chinoise, en homéopathie, et autres… 
Parmi ces approches, celles de Jacques Gesret et de Konstantin Buteyko ont permis à des centaines de milliers d’asthmatiques de sortir de l’enfer, sans passer par le tiroir-caisse des groupes pharmaceutiques, d’où leur difficulté à se faire connaître et reconnaître… Explications et témoignages. (par Sylvie Gojard)

Par Jennifer Stark © 2005 (Revue NEXUS)

Difficile de diagnostiquer correctement l’asthme

Par définition, ce "trouble ventilatoire obstructif" est "réversible", ce qui signifie que les symptômes typiques d’oppression, de sifflement, de toux et d’essoufflement ne sont pas présents en permanence. 
Ces symptômes apparaissent aussi avec d’autres affections, telles qu’une bronchite ou un rhume. Pour couronner le tout, l’asthme n’a pas de définition standard ; le diagnostic se base plutôt sur les caractéristiques de l’obstruction ventilatoire variable survenant sur de courtes périodes. 
En général, trois événements se produisent lors d’une "crise d’asthme" : un spasme des bandelettes du muscle lisse entourant les voies respiratoires ; un gonflement de la muqueuse interne des voies aériennes ; la production d’une quantité excessive de mucus dans les voies aériennes.
Ces facteurs rétrécissent le calibre des bronches, ce qui entraîne une résistance accrue des voies aériennes et rendl’expiration particulièrement difficile. L’incapacité à expirer librement provoque une hyperinflation des poumons parce que de l’air s’y trouve emprisonné. Cela aggrave la difficulté parce que la personne veut prendre une nouvelle inspiration avant d’avoir fini d’expirer. A mesure que la résistance des voies aériennes augmente, la personne respire naturellement plus fort pour surmonter la restriction et, paradoxalement, cette hyperpnée accroît la résistance, aggravant encore le problème.

La cause "officielle" de l’asthme

Au départ, on pensait que l’asthme était d’origine "nerveuse", et l’on croyait que sa cause première était un spasme du muscle lisse entourant les voies aériennes. Par conséquent, l’idée que la prise régulière d’un bronchodilatateur d’action brève puisse calmer le spasme et atténuer les symptômes a dû sembler logique. Toutefois, on sait depuis au moins 1990 que la prise régulière d’une dose de bronchodilatateur d’action brève n’améliore pas l’état de l’asthmatique, et on estime que cette pratique, basée sur une théorie erronée, a aggravé l’asthme chez des milliers de personnes et a entraîné le décès de milliers d’autres.
Bien qu’aujourd’hui on n’ait pas encore réussi à isoler un élément unique supposé être à l’origine de l’asthme [voir note en fin de page - ndrl], les théories doivent se bousculer dans la tête des chercheurs parce qu’ils font d’innombrables recherches sur ce sujet. La première divergence sur l’origine de l’asthme concerne sa nature : est-elle génétique ou environnementale ?
Les partisans de la théorie génétique n’ont pas encore réussi à identifier le gène, ou le nombre de gènes, qui pouvait entrer en jeu ; mais cette théorie tient la route puisqu’un asthmatique présente des voies aériennes anormales. Il y a jusqu’à sept fois plus de muscle lisse entourant les voies aériennes chez les asthmatiques que chez les non asthmatiques ; il y a cinq fois plus de mastocytes dans leurs voies respiratoires libérant des produits chimiques inflammatoires tels que des histamines ; les cellules productrices de mucus sont plus grosses et plus nombreuses chez les asthmatiques ; les tissus basaux des voies aériennes sont en outre plus épais. Ces différences rendent les voies respiratoires "nerveuses" ou excessivement sensibles à des choses normalement inoffensives pour l’homme.
Si la cause de l’asthme est purement génétique, il faut alors se servir de cette information de façon à prévenir le problème ou du moins à améliorer les soins aux malades. On a réalisé des études sur la taille des nouveaux-nés, par exemple, qui semblent indiquer que, si un bébé fait plus d’une certaine taille ou si son périmètre crânien fait plus de 37 centimètres, il y a un peu plus de risque que ce bébé souffre d’asthme à l’avenir. Bien que cela puisse être intéressant d’un point de vue théorique, cela ne nous dit pas que faire concrètement avec le bébé ayant une plus grosse tête. [ndlr : le problème vient des manœuvres obstétricales  brutales, utilisées pour "arracher l'enfant du corps de sa mère" le plus rapidement possible ; ce qui fait que la traction/rotation exercée sur la tête du bébé, fixe la totalité de sa structure dans un système de rotation bloquée : ce qui est démontré par la torsion se son sacrum lui donnant une fausse jambe courte avant même qu'il n'ait mis un pied au sol ; ce qui est démontré par l'abaissement de son hémithorax droit, dont les articulations chondrocostales seront à l'origine des messages "fantômes" qui vont mobiliser ses réponses immunitaires
Dans un même temps, les partisans de la théorie environnementale peuvent parvenir à influer sur l’issue de la maladie, mais ils sont souvent en désaccord, non seulement avec les généticiens mais également entre eux.
Par exemple, on nous dit que l’asthme est un mal touchant essentiellement les sociétés occidentales, et que plus la société vit dans l’aisance, plus le problème est présent. On nous dit aussi que laver ses vêtements à l’eau froide pourrait être une cause première de l’asthme. Il est peu probable, cependant, que les gens vivant dans des pays pauvres où l’asthme est pratiquement inexistant lavent leurs vêtements à l’eau chaude.
Toutefois, il y a certains points sur lesquels la plupart des chercheurs sur l’asthme s’accordent :
– La cause sous-jacente de l’asthme est une inflammation des voies aériennes, et les produits chimiques impliqués dans ce processus endommagent les voies aériennes, provoquant un "remodelage". Par conséquent, même si les symptômes peuvent être épisodiques, la modification des voies aériennes est permanente.
– Les bronchodilatateurs élargissent les voies respiratoires rétrécies en relaxant le muscle lisse.
– L’usage abusif de bronchodilatateurs agonistes des récepteurs B-2 adrénergiques aggrave l’asthme.
– L’usage de corticoïdes inhalés (anti-inflammatoires) réduit l’inflammation des voies aériennes et le besoin de bronchodilatateurs. Il constitue la clé de voûte d’un bon traitement contre l’asthme.

L’impasse thérapeutique

Les traitements contre l’asthme n’ont guère évolué depuis les années 50. Depuis au moins vingt ans, les seuls médicaments vraiment nouveaux qui sont apparus sur le marché de l’asthme sont les inhibiteurs du leucotriène, qui apportent un certain soulagement mais pas aussi important qu’une faible dose de corticoïde.
Le lien entre l’usage quotidien d’un bronchodilatateur et l’aggravation de l’asthme a été établi pour la première fois dans les années 1960 lorsque la première "épidémie" d’asthme du monde a frappé l’Angleterre et l’Australie. Ces épidémies et celles qui ont suivi sont liées à l’usage abusif de ce type de médicaments.
Les autres médicaments "nouveaux" sortant de temps à autre ne sont rien d’autre que des variantes d’anciennes formules,stratégie commerciale rusée de la part des compagnies pharmaceutiques. Par exemple, dans le rapport 2004 de GlaxoSmithKline on pouvait lire : "L’activité de GlaxoSmithKline dans le secteur respiratoire repose sur le développement de Seretide/Advair [association d’un bronchodilatateur et d’un stéroïde], au détriment de produit concurrents, et sur la cannibalisation des [médicaments existants] Serevent et Flixotide/Flovent."
Dans ce même rapport, il y a plus de 10 produits "nouveaux" en "préparation" et presque tous contiennent des agonistes des récepteurs B-2 adrénergiques d’action prolongée, utilisés pour traiter l’asthme depuis plusieurs années. Les agonistes des récepteurs B-2 adrénergiques d’action prolongée sont une version plus puissante des bronchodilatateurs d’action brève, maintenant le muscle lisse détendu jusqu’à 12 heures d’affilée.
Toutefois, plus vous prenez de médicaments, plus vous en avez besoin. Une bouffée quotidienne d’un bronchodilatateur d’action brève finit par diminuer l’effet du médicament et on a besoin d’une dose accrue pour atteindre le même résultat parce que l’on développe une tolérance au médicament.
Depuis le début des années 90, ces informations ont donné lieu aux recommandations actuelles stipulant que ces médicaments ne doivent être pris que pour traiter des symptômes aigus, et que si la personne en a besoin plus de trois fois par semaine, elle doit également prendre un stéroïde inhalé dans l’espoir de voir ses symptômes s’atténuer.
Il semble alors quelque peu surprenant que de nombreux asthmatiques se voient prescrire un usage biquotidien de puissants bronchodilatateurs agonistes des récepteurs B-2 adrénergiques d’action prolongée. Le principal problème de cette pratique est que l’asthmatique a moins conscience de la gravité de l’inflammation sous-jacente de ses voies aériennes, et une étude britannique révèle que le risque de décès lié à l’asthme est trois fois plus élevé chez les asthmatiques utilisant du Serevent d’action prolongée que chez ceux utilisant du Ventolin d’action brève. Ces décès sont probablement dus à une obstruction des voies aériennes – la chose même dont le Serevent est censé venir à bout.
"Peu de médecins diraient à un patient s’étant foulé la cheville de prendre un analgésique jour et nuit pour masquer le problème afin de continuer à marcher ou à courir normalement, parce que cela aggraverait l’inflammation et abîmerait encore un peu plus la cheville," explique Russell Stark, asthmatique de longue date, enseignant des techniques Buteyko et co-auteur de The Carbon Dioxide Syndrome. "Puisque l’on pense que la cause sous-jacente de l’asthme est une inflammation des voies aériennes, et que les bronchodilatateurs d’action prolongée ont tendance à masquer les symptômes, il semble possible qu’ils puissent contribuer à aggraver l’inflammation des voies aériennes, finissant même par les remodeler à la longue."
Les corticoïdes calment l’inflammation des voies aériennes et empêchent le système immunitaire de réagir de façon disproportionnée aux allergènes. Ce faisant, les symptômes de l’asthme s’atténuent à mesure que la sensibilité des voies aériennes diminue, ce qui doit être une bonne chose du point de vue de l’asthmatique. Toutefois, comme les stéroïdes suppriment l’immunité naturelle, ils peuvent favoriser une infection et la prolifération de champignons et bactéries, non seulement dans les voies aériennes mais aussi dans tout l’appareil respiratoire.
"La conception de l’appareil respiratoire fait que les poumons sont normalement stériles, et l’inhalation délibérée de n’importe quelle substance est généralement déconseillée," poursuit Russell Stark. "L’intérêt d’inhaler quelque chose qui empêche le corps de se défendre contre des corps étrangers tels que des bactéries doit être remis en question parce que les infections pulmonaires sont une cause fréquente des symptômes de l’asthme. Les gens utilisant des stéroïdes constatent des effets secondaires (candidose buccale, voix rauque, amincissement de la peau et ecchymoses faciles) et entendent parler de l’incidence plus fréquente de glaucomes et cataractes, ils sont donc davantage susceptibles d’arrêter de prendre ces médicaments-là plutôt que leur bronchodilatateur, qui n’a pas des effets secondaires aussi notoires. Comme les médicaments semblent créer leur propre dépendance, la plupart des asthmatiques augmentent lentement leur consommation au fil des ans. Malgré cela, les bronchodilatateurs sont distribués comme s’ils étaient inoffensifs, et la plupart des utilisateurs ignorent qu’un usage abusif peut aggraver leur état."
Le plus ennuyeux avec les médicaments contre l’asthme, c’est peut-être qu’ils ne sont pas très efficaces. La personne les prend mais continue à présenter des symptômes, et aucune thérapie médicamenteuse actuellement disponible n’influe vraiment favorablement sur l’évolution naturelle de l’asthme. C’est à cause de cela et du danger ressenti face aux médicaments contre l’asthme que beaucoup d’asthmatiques ne croient plus aux traitements classiques et recherchent d’autres formes thérapeutiques, parmi lesquelles la méthode Buteyko.

Note : Quand l'auteur a écrit ces lignes, il n'avait pas connaissance de mes travaux, mais la suite des textes dans la revue NEXUS, explique les particularités détaillées de nos deux techniques, 
toutes les deux basées et conçues sur des observations cliniques que la médecine refuse de reconnaître, puisque la "clinique" a disparu de leur exercice au profit d'appareillages et d'examens fort coûteux, débouchant uniquement sur la consommation de médicaments !