Dermalgies réflexes et cellulite

Les dermalgies réflexes et la cellulite

Jarricot a mis en évidence des dermalgies auxquelles il a attribué le qualificatif de "réflexes viscéro-cutanées". Il a en effet constaté qu'elles étaient présentes dans des territoires cutanés précis chaque fois qu'une pathologie viscérale était constatée. De là à en faire une règle, c'était dans la logique ! 

Mais posons nous des questions. 
Quelles seraient les raisons pour qu'un viscère se dérégule dans sa ou ses fonctions ? 

  • Nous en connaissons certaines d'origine exogène (substances ingérées, germes, virus, etc.) mais il en existe d'autres d'origine endogène (tumeur, kyste, défaut vasculaire, etc.). 

Se pourrait-il qu'il en existe d'autres non encore envisagées à ce jour ? 

  • Par exemple, pour en revenir à ma théorie, qu'il puisse exister une compression légère de certaines fibres nerveuses provocant des défauts ou des erreurs d'informations avec en retour des réactions réflexes logiques. 

Ou bien alors un déficit concernant les influx sympathiques antagonistes des influx parasympathiques. 
Si nous prenons le cas de l'asthme : 

  • se pourrait-il qu'une information nociceptive d'origine articulaire (chondrocostale) soit perçue, à tort, soit par le système central soit par un centre médullaire, comme provenant du plexus pulmonaire et déclencher une réaction réflexe à caractère bronchoconstrictif ou hyper sécrétoire. 
  • se pourrait-il, également, qu'il existe un déficit au niveau du plexus pulmonaire de l'action antagoniste des fibres sympathiques (broncho-dilatatrices et frénatrices des sécrétions) provoqué par la compression mécanique et ou inflammatoire d'une ou de plusieurs racines nerveuses au niveau de leur émergence vertébrale. 

Dans un cas comme dans l'autre, le résultat sera identique : perturbation du bon fonctionnement du viscère. 
Alors, si l'origine du disfonctionnement viscéral était la conséquence logique d'une erreur ou d'un déficit d'information : 

  • pourquoi une dermalgie se mettrait-elle en place dans un territoire précis ? 

Qu'est-ce qu'une dermalgie ? 
Une dermalgie est une lipodystrophie de taille variable localisée dans un territoire métamérique cutané; elle se révèle lors d'un examen par "palper / rouler" par son aspect induré et surtout par la sensation très douloureuse ressentie par le sujet. 
Les dermalgies telles que les a inventoriées Jarricot existent bel et bien, mais je ne suis pas d'accord avec l'idée en place qui veut que leur origine soit viscérale. 
Je m'explique : 

  • j'ai constaté, en dix ans de pratique, que les lipodystrophies prennent toujours naissance, comme point de départ, dans la zone cutanée inter apophysaire qui correspond à un étage vertébral en restriction de mobilité articulaire. 
  • qu'elles s'étendaient, proportionnellement à l'ancienneté de la lésion, dans le territoire métamérique correspondant en prenant du volume. 

Cette découverte, concernant le mécanisme de la cellulite, m'a valu l'honneur d'une publication dans la revue du Syndicat National de la Chirurgie Esthétique Française, en 1986 (tout en coûtant quelques "désagréments" à son Secrétaire Général, sommé de se justifier devant le Conseil National de l'Ordre qui considérait cette publication à caractère strictement corporatif comme "un encouragement à l'exercice illégal de la médecine" !).

Alors, si les lipodystrophies se mettent en place à partir d'une perturbation articulaire, pourquoi élisent-elles domicile dans des territoires particuliers. 

Que pouvons nous constater d'autre dans ces mêmes territoires ?

  • Les zones cutanées sous lesquelles s'installent les lipodystrophies ne transmettent plus les informations de type "piqûre" mais seulement des informations de type "brûlure".

Quelle pourrait être la relation entre la graisse et l'information de brûlure ?

  • L'information de type "brûlure" n'est perçue que lorsque l'on stimule la zone avec un martelet garni de fines aiguilles, en absence de stimulation rien d'anormal n'est perçu.
  • Se pourrait-il que ces zones cutanées transmettent en permanence des informations de type "thermiques", ce serait logique ?

Quelle est la première fonction de la graisse à localisation sous-cutanée ?

  • Tous les mammifères qui vivent dans des conditions climatiques extrêmes de froid ou de chaud possèdent une couche de graisse sous-cutanée importante qui a pour fonction de conserver leur température interne dans les limites physiologiques normales.
  • S'il n'en était pas ainsi, soit leur température baisserait ou monterait dans des limites inacceptables.
La graisse sous cutanée est un isolant thermique.

Ouvrons une parenthèse à ce sujet :

  • les petits d'animaux dépourvus de fourrure possèdent une couche de graisse sous-cutanée importante alors que les autres ayant une fourrure en sont dépourvus.

Pourquoi ?

  • L'explication en est très simple, si la mère doit laisser son petit, soit pour se nourrir soit pour éloigner un prédateur et que cela dure un certain temps, celui-ci se refroidira très rapidement pendant son absence s'il n'a pas de fourrure. Alors, dans ce cas sa couche de graisse lui permet de conserver sa chaleur interne et lui garantie sa survie.

Cette couche de graisse s'amenuise en fonction de l'épaisseur et de la qualité de la fourrure selon les espèces, tous les bouchers l'ont constaté.
Personnellement, je suis convaincu que c'est par le lait de la mère que provient l'ordre d'accumuler (je le crois hormonal) ou non des graisses sous cutanées. Ce qui me fait dire cela c'est qu'un veau sous la mère atteindra un certain poids, fonction des quantités de lait qu'il aura absorbé. Si ce veau reçoit un implant hormonal, pour une même quantité de lait absorbé, il verra son poids et son volume augmenter mais aura bien plus de graisses que la normale et retiendra de l'eau dans ses tissus. 
C'est pour ces raisons que depuis des années je lutte contre la consommation des produits laitiers sous toutes leurs formes, partant du 
principe que le lait est l'aliment exclusif du premier âge et qu'il doit rester dans l'espèce.
Donner du lait de vache à nos enfants ne peut qu'en faire des veaux !
Dans la nature qui devrait pourtant nous servir de modèle, il n'existe aucun animal qui retourne au lait de sa mère après son sevrage et si l'on veut se faire une idée de ce que donne la surconsommation de produits laitiers et dérivés : il suffit de regarder la majorité des américains (particulièrement les enfants et les femmes).
Je pense que les hormones contenues dans le lait sont très proches de certaines hormones féminines, ce qui fait qu'une femme accumulera beaucoup plus de graisse qu'un homme en consommant des produits laitiers.

Alors si la graisse est :

  • un isolant thermique
  • si elle vient se loger dans sous zones cutanées précises
  • si ces mêmes zones ont la particularité de ne plus transmettre les informations de type "piqûre"

c'est que ces zones ne transmettent plus que des informations anormales de froid ou de chaud par rapport aux autres qui sont normales.

Ce n'est que dans ces conditions que le corps pourra trouver justification à épaissir la couche adipeuse sous-cutanée.

Comme la présence de cette couche ne suffit pas à faire cesser les informations thermiques anormales, il continuera à l'épaissir sans cesse et nous en avons l'exemple chez des personnes qui présentent des bourrelets de cellulite à l'image du bonhomme Michelin, situés très visiblement dans des territoires métamériques précis.
 
Donc, la dermalgie doit répondre à une fonction thermique et sa localisation accentuée en un point d'une zone métamérique cutanée doit faire rechercher les terminaisons nerveuses radiculaires sous-jacentes pour pouvoir remonter à l'origine vertébrale.
Il sera chaque fois constaté qu'il existe une restriction de mobilité articulaire de l'étage vertébral concerné.
 
Bien, nous avons vu un mécanisme générateur de dermalgies, mais.

Quelle relation pourrait-on faire avec le viscère en correspondance ?

Puisqu'il existe une compression des fibres nerveuses issues du segment médullaire correspondant et que l'on admet le principe d'une répercussion cutanée, tant au niveau des informations perçues qu'au niveau des réactions réflexes, on doit envisager qu'il puisse se produire un phénomène analogue au niveau viscéral. C'est ce que nous allons tenter de démontrer.
Je pense que la logique est simple, en effet le viscère pour pouvoir fonctionner correctement doit émettre des informations (voie sensitive intéroceptive) et recevoir des influx antagonistes et compensateurs du système parasympathique (voie efférente sympathique).

Il existe plusieurs hypothèses :

  • soit il s'agit d'un déficit d'informations par compression des fibres afférentes et / ou efférentes
  • soit il existe des connections entre les voies extéroceptives qui conduisent les informations de type brûlure et les voies intéroceptives.

Ceci, bien sur, resterait à démontrer par des études précises qui ne sont pas de mon ressort !

Je pense plus à un système d'information projeté (fantôme) qu'à un système médullaire simple. Une partie du mécanisme doit se trouver à ce niveau, mais l'autre partie doit passer par les voies du système central, l'information cutanée erronée pouvant y provoquer une perception à caractère viscéral et une réaction normale en retour.

Ce qui fait que ce que nous percevons d'une pathologie est peut-être à considérer non pas comme une erreur commise par le corps mais comme une réponse logique à une information anormale.

Le corps est une société qui a atteint la perfection tant sur le plan de la consommation que sur le plan de l'information.
Tout comme notre société actuelle basée sur la "consommation" et qui développe avec frénésie ses systèmes de communication car elle s'est rendue compte que c'est par ce moyen qu'elle pourra atteindre la perfection de son but.
Nous venons de passer en revue les mécanismes médullaires réflexes mais il nous faut maintenant tenir compte d'un ensemble.

Quelles sont donc les grandes voies de communications du corps humain ?

Nous en avons deux, le système parasympathique (ou vague) et son antagoniste le système orthosympathique (ou sympathique).
Jetons un rapide regard sur un schéma simplifié qui nous les représente.

J. Delmas et A. Delmas. - Voies et centre nerveux- Masson Ed.1954

Que découvrons-nous, un système assez simple en apparence que l'on pourrait réduire à une image : 
- chaque viscère est une ampoule électrique et le courant lui est fourni par deux fils.
Cette image simple mais non simpliste va nous permettre de comprendre de suite que si l'un des fils est "bloqué" - le courant ne passe plus et l'ampoule reste éteinte-.
Mais dans le corps il ne s'agit pas d'un système aussi simple, les deux systèmes sont "antagonistes" c'est-à-dire comparables à deux équipes de tir à la corde. Chaque équipe fournissant son effort et tentant de déplacer la marque du centre de la corde vers son camp ; tantôt c'est une équipe qui domine un peu, tantôt c'est le tour de l'autre.
En électromécanique on utilise des servomoteurs d'asservissement , par exemple sur des volets d'avions, et pour les maintenir dans une position précise on utilise deux circuits opposés dont les forces sont en sens inverse l'une de l'autre mais donnant toujours une somme égale. Ce qui donnera une position angulaire exactement contrôlée et qui pourra être maintenue.
Cet exemple se rapproche un peu mieux de nos deux systèmes "sympathique" et "parasympathique" en ce sens que leur action est "modulatrice" et "régulatrice", comparable au pilote automatique qui asservit un volet d'avion , prête à tout instant à réagir à toute modification nécessaire pour rétablir l'équilibre. 
Gardons notre exemple : si l'un des circuits du servomoteur vient à ne plus transmettre la totalité d'une de ses informations antagonistes, la somme résultante des deux ne donnera plus une position angulaire exacte et dans le cas d'une coupure franche le volet sera soit totalement baissé soit totalement levé. Un fait est certain, la régulation ne sera plus assurée.