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Techniques de
manipulation des masses
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Action
psychologique
Introduction
Comme mentionné précédemment, l'action psychologique (psychological
operations) est définis comme l'utilisation planifiée ou programmée
de toutes formes d'actions humaines non coercitives désignées pour
influencer les attitudes ou les actions des groupes ennemis, neutres
ou alliés de manière à servir les intérêts nationaux (McLaurin,
1982). Il s'agit donc d'affecter les comportements d'une cible par
l'intermédiaire des cognitions ou des émotions. Les actions
psychologiques ont pour but soit de changer les perceptions des
dirigeants ennemis sur nos intentions, soit de modifier les
attitudes de la population et des soldats ou soit de supporter des
mouvements qui suivent les intérêts de l'acteur. La cible des
actions détermine si celles-ci ont un caractère offensif ou défensif
(McLaurin, 1982). Lorsque les destinataires sont étrangers l'action
est dite offensive alors que lorsque l'action est dirigée vers sa
propre population elle est dite défensive (Durandin, 1993). Son
utilisation n'est pas seulement en temps de guerre, ce qui tend à
nuancer les définitions classiques de guerres et de paix (McLaurin,
1982).
Bloom (1991) donne 7 raisons rendant les actions psychologiques
plus avantageuse que l'usage de la force pour atteindre des
objectifs :
- elles sont moins dispendieuses,
- elles permettent d'atteindre un plus grand nombre d'objectifs,
- toutes actions ou situations ont des significations
psychologiques qui peuvent être utilisées par les actions
psychologiques,
- la population est peu favorable à l'usage de la force et les
actions psychologiques deviennent un moyen populaire d'imposer ses
politiques,
- les dilemmes de sécurité sont des phénomènes psychologiques
qui peuvent avoir plus d'effet sur les actions de l'antagoniste
qu'une démonstration de force,
- les actions psychologiques permettent d'atteindre des
objectifs sans perte de vie et
- les actions psychologiques peuvent être implantées sans que la
cible s'en aperçoive.
Bloom (1991) distingue deux types d'actions psychologiques : la
propagande et les mesures actives. Pour ce travail la désinformation
a été considérée comme un troisième type d'action psychologique car
elle peut servir à la fois à appuyer la propagande et les mesures
actives, mais aussi être une opération en elle même. En temps de
guerre, ces trois actions peuvent venir à se confondre et la
délimitation entre les trois devient nébuleuse.
Développement
Quelle est la différence entre opérations psychologiques et
propagande?
Utilisation des opérations psychologiques
Alexandre Le Grand de Macédoine
Sun Tsu
Genghis Khan
Pendant la seconde guerre mondiale
La Guerre du Golfe
Conclusions
Introduction
Les opérations psychologiques sont des opérations prévues pour
divulguer une information déterminée et influencer les émotions,
mobiles, raisonnements objectifs, et finalement le comportement de
groupes ou d’individus. C'est une arme dont l'efficacité n’est
limitée que par l'ingéniosité du commandant qui l’utilisant.
Les opérations psychologiques représentent une des armes les plus
anciennes de l'arsenal guerrier... C'est un facteur de force
important et un système d'armes non mortelles.
Pour appliquer des opérations psychologiques ou la guerre
psychologique, un commandement doit tout apprendre au sujet de sa
cible : ses convictions, goûts, dégoûts, forces, faiblesses et
vulnérabilités. Lorsque les motivations sont connues, il peut
commencer des opérations psychologiques.
On peut définir les opérations psychologiques comme l'utilisation
des communications en vue d'influencer les attitudes et le
comportement humains pour créer dans le comportement du groupe
cible, les émotions, et les attitudes qui soutiennent
l'accomplissement des objectifs nationaux. La forme de communication
peut être la propagation de bouche à oreille ou par tous les moyens
des multimédia (radio, dépliants, journaux, livres, affiches...).
L'arme n'est pas comment le message est transmis, mais le message en
lui-même et comment il affecte le destinataire. Par exemple, on
ressent un sentiment de fierté en voyant son drapeau national.
On a dit souvent que le stylo est plus puissant que l'épée. C'est
parce que, s’ils sont utilisés correctement, les mots peuvent être
une inspiration pour motiver les autres.
Mais pour que les opérations psychologiques soient efficaces, il
faut planifier soigneusement la propagande. Il faut s’assurer que
l’on connaît tout de la cible et ne pas utiliser ses propres
valeurs. Par exemple, au début de la Tempête du Désert, juste après
que l'Irak ait envahi le Kuweit, le Président Bush a comparé Saddam
Hussein à Adolphe Hitler".
Pour les Américains et la majeure partie des Européens, c’était une
comparaison insultante. Cependant, envisagée du point de vue d'un
soldat irakien, Adolphe Hitler a essayé d'exterminer tous les juifs.
L'Irak a longtemps détesté Israël. Hitler a repoussé les forces
britanniques et françaises qui avaient longtemps occupé le
Moyen-Orient. Ainsi avec la bonne propagande, on peut interpréter la
comparaison par le fait que Saddam, comme Hitler, déteste Israël et
veut garder l'influence infidèle occidentale hors du Moyen-Orient.
Ce serait alors un compliment, pas une insulte.
D’autre part,
connaître les convictions de votre ennemi peut fonctionner à votre
avantage. Par exemple, quand Saddam Hussein a montré des images de
ses "boucliers humains", des femmes et enfants des Occidentaux qui
étaient en Irak quand la guerre a éclaté… Le coran, sorte de bible
musulmane, déclare que vous pouvez faire ce que vous voulez de votre
ennemi, mais que vous ne devez pas nuire à sa famille, (femme et
enfants). Cette action de Saddam nous a persuadé qu'il était un
lâche, se cachant derrière les personnes innocentes et ignorant les
lois musulmanes qu'il prétendait défendre.
Comment apprenez-vous à connaître votre ennemi? Les rapports de
services de défense, l’étude de la région, des pays, les déserteurs,
l’aide des indigènes, et même les prisonniers de guerre ennemis sont
des sources d'information. Lorsqu’on mettait au point des feuillets
de propagande pendant la Tempête du Désert, ils ont été testés sur
des prisonniers de guerre ennemis dont les recommandations ont été
prises en compte. Un exemple parmi d’autres : montrer les soldats
alliés avec des barbes plutôt que le visage rasé (les barbes
suscitent la confiance et un sentiment de confrérie dans la culture
irakienne). En outre, une illustration d’un Iraquien pensant à sa
famille a laissé perplexes les prisonniers : les phylactères sont
bien connus dans la culture occidentale, mais pratiquement inconnus
des Irakiens. L'illustration a été abandonnée.
Dans une note écrite au Secrétaire d'État John Foster Dulles, le 24
octobre 1953, l'ancien Président des États-Unis, Dwight D.
Eisenhower, a défini la guerre psychologique comme étant n'importe
quoi, "du chant d'un bel hymne jusqu'à l’acte de sabotage le plus
ostentatoire."
Utilisé en temps de paix ou de guerre avouée, ces activités sont des
facteurs de force qui emploient des moyens non-violents dans des
environnements souvent violents. Préférant persuader plutôt que
confronter, ils comptent sur la logique, la peur, le désir ou
d'autres facteurs psychologiques pour favoriser des émotions, des
attitudes ou des comportements spécifiques. Par exemple, l'objectif
final des opérations psychologiques militaires des États-Unis est la
diffusion aux communautés étrangères d'informations véridiques pour
les amener à l'appui de la politique des États-Unis et des objectifs
nationaux pour convaincre l'ennemi, le neutre et l’ami d’agir de
manière favorable aux États-Unis et à ses alliés. Il s’agit donc ici
de diffusion d'informations véridiques, pas de propagande qui est
classée par catégorie comme "blanche, grise, ou noire".
Suite :
Quelle est la différence entre opérations psychologiques et
propagande?
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