Stratégies de
manipulation des masses
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Les stratégies :
Créer des
problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est
aussi appelée "problème-réaction-solution". On crée d'abord un
problème, une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction
du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures
qu'on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se
développer la violence urbaine, ou organiser des attentats
sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au
détriment de la liberté. Ou encore: créer une crise économique pour
faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux
et le démantèlement des services publics.
la stratégie du
dégradé
Pour faire accepter
une mesure inacceptable, il suffit de l'appliquer progressivement,
en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C'est de cette façon que des
conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées
durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité,
flexibilité, délocalisations, salaires n'assurant plus un revenu
décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution
si ils avaient été appliqués brutalement.
La stratégie du
différé
Une autre façon de
faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme
"douloureuse mais nécessaire", en obtenant l'accord du public dans
le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus
facile d'accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat.
D'abord parce que l'effort n'est pas à fournir tout de suite.
Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement
que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être
évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s'habituer à
l'idée du changement et l'accepter avec résignation lorsque le
moment sera venu.
Exemple récent: le passage à l'Euro et la perte de la souveraineté
monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en
1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple: les accords
multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du
continent américain pourtant réticents, en concédant une application
différée à 2005.
S'adresser au
public comme à des enfants en bas age
La plupart des
publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des
arguments, des personnages, et un ton particulièrement
infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur
était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Exemple typique:
la campagne TV française pour le passage à l'Euro ("les jours
euro"). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera
un ton infantilisant. Pourquoi?
"Si on s'adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans,
alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine
probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens
critique que celles d'une personne de 12 ans." (cf. "Armes
silencieuses pour guerres tranquilles")
Faire appel à
l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion
Faire appel à
l'émotionnel est une technique classique pour court-circuiter
l'analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De
plus, l'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir la porte
d'accès à l'inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des
peurs, des pulsions, ou des comportements...
Maintenir le
public dans l'ignorance et la bêtise
Faire en sorte que
le public soit incapable de comprendre les technologies et les
méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
"La qualité de
l'éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus
pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole
les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure
incompréhensible par les classes inférieures." (cf. "Armes
silencieuses pour guerres tranquilles")
Encourager le
public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à
trouver "cool" le fait d'être bête, vulgaire, et inculte...
Stratégie particulièrement bien utilisée par Jack Lang !
Remplacer la
révolte par la culpabilité
Faire croire à
l'individu qu'il est seul responsable de son malheur, à cause de
l'insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses
efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique,
l'individu s'auto dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état
dépressif dont l'un des effets est l'inhibition de l'action. Et sans
action, pas de révolution!...
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