CORRUPTION : les étudiants en médecine

Article extrait du Canard Enchaîné du Mercredi 25 Avril 2001 (page 4)
[mes commentaires]

Labos connection chez les apprentis toubibs

De grands laboratoires pharmaceutiques seraient- ils mêlés aux irrégularités qui ont provoqué l’annulation, en 1995, du concours de l’internat ?
C’est l’avis de Roland Seif, recalé cette année-là. Il est à l’origine de la plainte qui a abouti, en mai dernier à l’invalidation de l’épreuve — une première — par le Conseil d’Etat. Et, plus récemment, à la mise en examen par la juge d’instruction parisienne Anne Demortière de deux médecins responsables de l’organisation du concours, pour « Fraude aux examens et concours de l’Etat « .

J’ai appris, a récemment confié Roland Seif au « Parisien », que lors des concours blancs organisés par de grands labos les étudiants avaient planché sur quatre des sujets qui étaient à traiter le jour du concours.

Hasard troublant quand on sait que les douze sujets présentés le jour de l’épreuve sont, selon les textes, tirés au sort dans une « banque » qui en comporte près de 500.
Visés par ces soupçons, les laboratoires Servier et Hoechst, qui depuis quelques années ont mis sur pied, moyennant d’importants droits d’entrée [est ce une forme discrète qui permet d'avoir son diplôme à coup sur ?], des conférences (cours de bachotage) pour futurs internes.

Mieux que les voyantes
Profit escompté par ces apothicaires repérer puis embaucher les meilleurs éléments. Ou, à défaut, se constituer un réseau de médecins qui, espère- t-on, s’avéreront de bons prescripteurs des produits maison.
Bien sûr, il faut faire la part des rancoeurs accumulées par les quelque 2 000 étudiants recalés (pour autant de reçus). Mais les faits sont là.
Dès février 1994 (l’internat se prépare en dix-huit mois), la conférence Hippocrate, organisée par le laboratoire Servier, proposait aux étudiants un choix de douze questions, parmi lesquelles la maniaco-dépression, le polype du côlon, la chondrocalcinose du genou, la déshydratation chez un patient âgé, etc. Cinq d’entre elles fourniront des sujets au concours 1995.
De semblables coïncidences se répéteront à l’occasion de concours blancs, en janvier et mars 1995. Au total, les responsables d’Hippocrate-Servier auront « deviné » dix sujets sur un ensemble de vingt-deux posés aux concours des zones Nord et Sud. Chez Hoechst, on avait fait « plancher » des étudiants sur six d’entre eux, de quoi assurer plus d’un quart de la note.
Mais les accusations de fuites — déjà évoquées par « Le Monde « — ne provoquent que haussements d’épaules dans les labos mis en cause. Un responsable de Servier, entendu par la juge comme « témoin assisté » (à mi-chemin entre le simple témoin et la mise en examen), a lui aussi démenti toute intention de fraude. Hoechst et Servier ont sans doute mis au point une pilule de la divination, et ils en font profiter leurs étudiants…     J-F.J.

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On savait que les labos corrompaient la Presse et la Politique … maintenant on sait qu’ils favorisent l’acquisition de leurs diplômes à de futurs médecins en les faisant payer pour connaître les sujets d’examen à l’avance !!!!

Il n’y a pas de petits profits …

 

Publié: 5 juillet 2011 sous Corruptions.

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