Mort d’un enfant : les mensonges

Chronologie

Un premier jugement a été rendu par le Tribunal de Valence, le 10 Février 1976, confirmé par un autre jugement du 6 Juillet 1977 qui précise « que l’administration des suppositoires adultes d’Inophylline doit être considérée comme acquise en raison du précédent jugement ».

Pourquoi cette précision par un second jugement ?

C’est une histoire simple : les experts de l’Hôpital de la Tronche à Grenoble, qui avaient pour mission d’examiner les possibilités d’un décès par surdosage de théophylline, avaient tout bonnement « inventé » que mon fils était mort à cause de la ventoline (alors qu’il n’en prenait pas !) et remis en cause le jugement du tribunal sur l’administration des suppositoires.

Mais il faut que je vous conte comment s’est déroulée cette fameuse expertise sous la direction des Professeurs Boucherle,Brutmann et Faure.

J’étais convoqué à 9 heures dans le service du Pr. Brutmann ; à 8 heures 30 je me présentais à sa secrétaire, lui remettant ma convocation et lui déclinant mon identité. Je précise que j’avais fait presque 2 heures de route pour venir à cet hôpital.
A 9 heures, j’ai vu passer 5 ou 6 personnes (la salle d’attente étant grande ouverte) qui m’ont regardé un instant.
Ensuite, j’ai attendu jusqu’à 11 heures 45 sans que personne ne vienne me chercher.
J’ai vu repartir les mêmes personnes, s’échangeant des « à bientôt mon cher ami », puis un homme est venu me voir et me dire « qui êtes vous monsieur ? ».
Je lui donnai mon nom et il me répondit « ah, vous étiez là !
Puis il me dit de venir avec lui dans son bureau, me fait asseoir face à lui et se penchant vers moi me dit « qu’est ce que vous voulez exactement : du fric ?« .

Il m’aurait giflé, que je n’aurais pas été plus surpris !

Mes esprits retrouvés, je lui ai expliqué que la somme légale que j’étais censé toucher était de 35.000 F et que je voulais que l’erreur du pharmacien soit sanctionnée ; on ne pouvait pas appeler ça « du fric ».
Puis de m’expliquer que c’était ma femme qui était fautive de n’avoir pas vérifié si les suppositoires étaient dosé « enfants » ou « adultes », pas le pharmacien.
Inutile de vous dire que je suis ressorti défoncé moralement par cet entretien de moins de dix minutes ; cet homme méritait bien son nom : BRUTMAN.

L’expertise s’est donc déroulée en dehors de ma présence ; aucune question ne m’a été posée ; par contre était présent le représentant du syndicat de la pharmacie !!!

Un élément à signaler : le Dr. Préault « spécialiste de l’asthme » qui avait préconisé le médicament mis en cause avait fourni un courrier, aux experts de Grenoble, disant :

  • J’ai vu le jeune Franck en consultation à mon cabinet le 5 Juillet 1974, ce fut la seule consultation.
  • j’ai rédigé une seule ordonnance : sirop expectorant, lavages du nez, suppositoires Inophyline sédative à la théophylline.

Ce même médecin fournissait un courrier en 1978, aux experts de Lyon, disant :

  • Je n’ai vu qu’une fois, et une dizaine de jours avant sa mort, ce pauvre gosse, Franck Gesret.
  • Il était dans un état lamentablehyper drogué et susceptible de faire à tout moment un accident fatal.

Questions

  • Pourquoi deux versions aussi différentes de son témoignage à deux années d’intervalle ?
  • Si l’état de l’enfant était aussi grave qu’il le décrit dans son second témoignage : pourquoi ne l’a-t-il pas fait hospitaliser immédiatement ?
  • Pourquoi la Justice a-t-elle fermé les yeux là dessus ?

Ce Dr. PREAULT, qui exerçait à Dieulefit (Drome), était un bien curieux spécialiste de l’asthme ! Voir le centre qu’il a créé.
Jamais il ne m’a aidé, il s’est contenté de prévenir le Conseil de l’Ordre et sa compagnie d’assurance pour se mettre à l’abri.
Il aurait pu en rester là, dans une certaine neutralité, mais qu’est-ce qui l’a poussé à faire ce second témoignage aussi outrancier dans ses propos ?

 

Publié: 5 juin 2011 sous La mort de Franck.