Mort d’un enfant : comportement de la justice

Débat autour de la Justice

Je me suis attaqué à un médecin et à un pharmacien avec seulement une aide judiciaire, c’est-à-dire sans vrais moyens financiers. Pour les lecteurs francophones qui ne sont pas informés, c’est une aide accordée par la Justice aux personnes qui n’ont pas les moyens de payer un avocat et les frais de dossiers. Il s’agit d’une somme minime, avec laquelle l’avocat ne gagne presque rien. Il est d’ailleurs en droit de refuser la demande de la personne et c’est alors le Bâtonnier de l’Ordre qui désigne un autre avocat, qui lui ne peut pas refuser. Mais en général, l’avocat refile le dossier à un stagiaire qui en prend connaissance 5 minutes avant le procès.

Sans argent … pas vraiment de Justice !

Bien, en face de moi deux personnes, l’une défendue par le Conseil de l’Ordre et par sa compagnie d’assurance ; l’autre défendue par le syndicat de la pharmacie et son assurance.

Les rapports de force n’étaient pas vraiment à mon avantage, loin s’en faut !

Écœurante histoire d’Avocat !

Avec un avocat pas payé, il fallait que je m’attende à des surprises. Elles n’ont pas fait défaut. Bien qu’ayant l’aide judiciaire, dès que je lui posais une question, il me réclamait de lui envoyer « des provisions » (en clair, du fric). C’est fou ce qu’il avait besoin de « provisions » cet homme, à croire qu’il attendait après moi pour boucler ses fins de mois.
Pourtant, il me semble bien qu’il n’avait pas le droit de me demander de l’argent avec une aide judiciaire totale ?

Mais la plus belle saloperie qu’il a pu me faire, la voici : lorsque la date du second jugement a été fixée par le Tribunal de Valence, non seulement il ne m’en a pas averti, mais en plus il ne s’est pas présenté à l’audience.

Résultat : l’affaire a été classé « sans suites » !

Je n’ai appris cela que quelques mois plus tard, par hasard, au cours d’une discussion.
Donc, plus aucune possibilité de poursuites contre le médecin (qui n’a jamais été mis en cause ?) et contre le pharmacien.
Fou de rage, j’ai fait une irruption brutale dans le bureau du Procureur de la République de Valence (il doit s’en souvenir encore) avec la décision et l’intention de le prendre en otage, par la violence même si c’était nécessaire.

Je dois reconnaître que j’ai eu en face de moi un homme exceptionnel !

Bien que j’eus ouvert sa porte à coup de pied, que je l’eus refermée, avec l’air enragé, il n’a pas bougé un seul instant, comme s’il trouvait cela tout naturel que l’on rentre chez lui de cette manière.
Puis il m’a souri et m’a dit « qui êtes vous Monsieur et que se passe-t-il, que puis-je faire pour vous ? ».
Ma colère est tombée d’un coup et je lui ai tout expliqué.
Je voyais blanchir son visage au cours de mon récit.
Puis il a appelé le greffe pour qu’on lui apporte mon dossier, il en a pris connaissance et m’a dit « je vais faire rouvrir cette affaire, comptez sur moi Monsieur Gesret ». Il m’a dit qu’il était écoeuré par l’attitude de cet avocat, qu’il fallait que j’en prenne un autre.

Bien sûr que j’allais en prendre un autre … mais celui que j’avais refusait de rendre le dossier.
Puisqu’il n’avait plus l’affaire, il n’était pas question qu’il ait travaillé qu’avec l’aide judiciaire, je devais le payer à plein tarif.
Comme je refusais, il a fait fixer ses honoraires par le Bâtonnier de l’Ordre (au grand coeur) et j’ai été contraint de payer car le délai pour relancer la procédure était très court.
Je peux vous assurer que ça m’a coûté cher et qu’heureusement j’avais des amis qui m’ont avancé l’argent.

Écœurante histoire de Tribunal !

Le souvenir le plus pénible que m’a laissé un des jugements auquel j’ai assisté (le seul, tellement j’ai été choqué) c’est lorsque mon fameux Avocat a pris la parole pour raconter l’histoire de la mort de mon fils.
Vu ce qu’il touchait, et comme je l’ai dit, il n’avait dû consulter le dossier que quelques minutes avant d’entrer à l’audience.
Sa version des faits était tellement fausse et préjudiciable pour moi, qu’à un moment, ne pouvant plus me retenir, je me suis exclamé « tout ça est faux, ça ne s’est pas du tout passé comme ça, si vous permettez, je vais vous expliquer ».

Il faut ouvrir une parenthèse : le Président, bien gras, des taches d’oeuf où autre nourriture sur sa cravate, avait certainement des problèmes digestifs, puisqu’il se livrait au sport favori de Raymond Barre à l’Assemblée Nationale … c’est-à-dire faisait une sieste assez voyante.
Déjà ça, c’était écoeurant : ce type somnolait pendant que l’on racontait la mort de mon enfant !

Sa réaction a été brutale : les yeux hors de la tête il m’a hurlé « taisez vous où je vous fait expulser de la salle » !
Comme je tentais de lui expliquer que ça ne s’était pas passé comme le disait l’Avocat, il a rugit de nouveau, levant son derrière de son fauteuil, penché en avant, l’air très en colère « encore une parole, je vous fait expulser immédiatement ».
L’Avocat ma intimé l’ordre de me taire, que c’était vrai, je pouvais être expulsé.

Le récit a repris, le Président a continué sa sieste, et moi je suis reparti avec une très haute opinion de la Justice !

 

Publié: 5 juin 2011 sous La mort de Franck.