Ceux qui épluchent les oignons, et ceux qui pleurent sur l’asthme
Avertissement
Ceci n’est qu’un conte pour adultes et toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé n’est pas que pure coïncidence.
Pour que des lecteurs, autres que français, puissent comprendre le sens caché de ce texte, j’ai ajouté une série de notes en fin de page.
Elles ne figuraient pas dans le texte publié par « vous et votre santé » en 1994.
Il était une fois, (tous les contes commencent ainsi), il y a de cela vingt ans, une famille tout à fait ordinaire qui vivait au royaume de Profitland (1). Ce royaume avait une frontière commune avec celui du Roi Ubu qui, insidieusement, avait exporté ses méthodes de gestion chez son voisin.
Pour en revenir à notre famille, un jour, un dramatique accident s’était produit. Leur jeune fils, le jour anniversaire de ses dix ans vint à perdre la vie dans une ultime crise d’asthme. Ce fut un grand choc, à tel point que le Père, qui avait pour nom de famille Papanaïf, à compter de ce jour ne voulut plus croire qu’un Dieu existât vraiment. Mais Monsieur Papanaïf, révolté par tant d’injustice, se mit dans la tête une idée qui, à partir de cet instant ne le quittât plus jamais.
Une obsession en quelque sorte! Voila qu’il s’était fixé le but de chercher à comprendre comment il se faisait que personne ne connaisse vraiment les causes de l’asthme et que la toute puissante Médecine du Royaume de Profitland pataugeasse encore à ce point dans la semoule asthmatiforme.
Son entêtement finit par déboucher un jour sur une découverte tellement évidente qu’elle en était idiote.
Comment n’y avait-on pas songé avant » bon sang, mais c’est bien sur! « .
Il venait de comprendre que le cerveau, pourtant si instruit des choses de sa vie, se mettait à confondre des vessies avec des lanternes. On savait déjà qu’il en était capable, il avait été déjà surpris à plusieurs reprises en flagrant délit de confusion (mentale). Il avait confondu la douleur du coeur avec celle du bras gauche, la douleur de l’appendice avec le point de Mac Burney et avait essayé de nous faire croire qu’un membre amputé le faisait encore souffrir.
Fautes avouées, fautes pardonnées, on ne lui en tint pas rigueur par la suite.
Et bien , Papanaïf venait de constater un nouveau flagrant délit de confusion, le Maître à penser tentait de nous rouler encore une fois. Il se servait d’une information articulaire pour nous faire croire qu’elle venait des bronches !
Quel tricheur!
Fort de sa trouvaille, Papanaïf se mit à essayer de remettre de l’ordre dans tout cela, bien sur en cachette des Médecins du Roy, car il était rigoureusement interdit de leur voler du travail (2). Et cela marchât, Papanaïf se convainquît qu’il avait eu raison d’essayer, grâce à sa trouvaille les Médecins et Apothicaire Royaux pourraient se consacrer à d’autres choses. Il se dépêcha donc de rédiger ses observations et conclusions et s’empressa de les déposer en un lieu public appelé Bibliothèque Royale de la Capitale (3). Ce, afin que plus tard personne ne puisse lui voler son travail, car c’était une pratique fort courante au Royaume de Profitland. Naïf comme il n’était pas permis de l’être plus, Papanaïf (c’était finalement un nom prédestiné) se mit en tête de concrétiser son idée : offrir son travail aux Médecins du Royaume pour qu’ils puissent cesser de patiner dans la semoule asthmatiforme. Cela semblait beaucoup les préoccuper si l’on s’en référait à l’agitation médiatique qu’ils entretenaient sur ce sujet.
Hélas, mille fois hélas, notre pauvre Papanaïf se rendit très vite compte que les Médecins du Royaume avaient le plus total mépris pour tout ceux qui ne faisaient pas partie de leur Royale caste. Ils ne répondaient jamais à ses lettres si nombreuses et si pressantes et il ne comprenait pas. Pourtant il voulait leur faire cadeau de son travail, il n’envisageait même pas qu’on le paye pour ça, un peu d’honneurs lui aurait largement suffit.
Dans le même temps, Papanaïf tentait plein de démarches auprès des Ministres du Roy, mais eux lui faisaient toujours répondre par leurs Chefs de Cabinets, des lettres types dans le genre » on est très Intéressées, on va étudier le dossier, puis on vous fera connaître nos conclusions » (4).
Hélas, toutes ces missives n’eurent jamais de suite !
Il osa même écrire à Sa Majesté Le Roy (5), plusieurs fois car il était têtu le bougre, mais sans plus de succès.
Son illustre Majesté Divine avait bien assez de soucis comme ça pour rester en équilibre sur son trône pour se préoccuper des petits ennuis de ses sujets.
Papanaïf ne baissa pas les bras pour autant, il avait une idée fixe et vous savez combien il est difficile de faire changer de place quelque chose de solidement fixé.
Il s’était bien fait des amis parmi les Médecins Royaux mais aucun ne pouvait l’aider sans risquer de se retrouver devant le tribunal du redoutable Conseil de l’Ordre de la Médecine Royale qui avait pour principale mission de mettre hors d’état de nuire les hérétiques.
Papanaïf eut un jour une l’idée saugrenue (une de plus) d’envoyer son travail, bien rédigé dans la langue de la Médecine Royale, à la prestigieuse Académie Royale de Médecine de la capitale. Sa surprise fut immense en apprenant que ses travaux pourraient, maintenant, y être consultés à la demande. Il n’en revint pas.
Comme on ne lui avait pas précisé que ce serait dans les toilettes, il se mit à penser, certainement à juste titre, que ce serait donc à la bibliothèque que l’on pourrait enfin prendre connaissance de son Magistère.
Alléluia , Alléluia ! Il se remit donc à croire qu’il existait bien un Dieu, quoi qu’il n’en eut vraiment jamais douté un seul instant, faisant surtout semblant de le bouder pour qu’Il lui accorde un dédommagement en échange de lui avoir repris son fils.
Se sentant de nouvelles force lui revenir, il songea alors, et le moment lui semblait propice, à relancer le nouveau Ministre délégué à la Santé du Royaume.
Il faut ouvrir ici une parenthèse pour la bonne compréhension du lecteur.
Le Roy de Profitland, avait beaucoup vieilli, cachait soigneusement sa maladie et sa fille illégitime, et de ce fait, ayant presque perdu toutes ses forces ainsi que beaucoup d’amis, il avait de plus en plus de mal à défendre son trône. Sentant sa fin très proche, de nouveaux prétendants au trône Royal avaient si bien oeuvré qu’ils avaient réussi à mettre des hommes à eux à tous les postes du gouvernement de Sa Majesté. Ils avaient pour ambition de montrer au peuple qu’ils pensaient bien plus à les rendre heureux que le vieux Roy n’y avait oeuvré durant tout son règne.
Papanaïf y croyait tout comme bien d’autres, surtout que le nouveau Ministre délégué à la Santé du Royaume venait de prendre le problème de l’asthme à bras le corps (6). Il tenta donc une démarche auprès d’icelui et reçut un jour une réponse.
Hélas, mille fois hélas, cornecul, le nouveau n’était pas meilleur que tous ceux qui l’avaient précédé : la lettre qu’il lui envoyât était la copie conforme de toutes celles déjà reçues.
Qu’à cela ne tienne, l’association » Dyspnée » (7) venait de voir le jour et annonçait la création prochaine du premier « Dyspnéeland » (8) européen où l’on ferait enfin le point sur tout ce que l’on savait sur l’asthme.
Papanaïf, naïf comme toujours, s’empressa de la contacter ; hélas sans savoir ce qui se cachait derrière.
Il eut tôt fait de l’apprendre !
Cette association était dirigée par un Apothicaire Royal (9), présidée par un grand prêtre médiatique de la Médecine Royale (10), subventionnée par l‘Office Royal des Apothicaires (11) et par les toutes puissantes industries (12) qui fabriquent les drogues pour tous les Royaumes. Encore un espoir qui s’envolât aussi vite qu’il s’était posé dans le coeur du pauvre Papanaïf. Il avait bien tenté de faire savoir aux autres gens du peuple qu’il avait trouvé quelque chose, pour cela il s’était adressé à tout plein de revues, même au journal » le piaffant « (13) qui disait défendre les droits des citoyens en matière de santé.
Aucune ne répondit à ses appels et surtout pas » le piaffant « auprès duquel il insista plusieurs fois sans plus de succès.
Mais un jour vint un miracle (eh ben oui, ça existe !), une revue pas tout à fait comme les autres, où sur la page de droite on ne voyait pas l’article d’un grand prêtre de la Médecine du Royaume et sur la page de gauche, la publicité en pleine page, en plein de couleurs, concernant la drogue dont celui de l’autre page vante les mérites (14).
Cette revue avait un parfum de souffre
pourtant des Médecins du Royaume (sûrement des dissidents !) y collaboraient par des écrits. Elle s’appelait » Toi et tes oignons « (15) et osait dire à ses lecteurs qu’il avait parfaitement le droit de choisir et de décider à qui il allait confier le soin de leurs oignons. Chose particulièrement mal admise au Royaume de Profitland, ce privilège revenant de droit séculier à la Médecine Royale.
Encore une fois le miracle eut lieu, » Toi et tes oignons » osa publier le travail de Papanaïf, en plus en lui offrant un titre » à la une » (16). Que de réactions de toutes sortes après cette publication, une bénédiction : Alléluia !
Cette histoire va se terminer ici provisoirement car je suis à cours d’imagination pour inventer la suite. J’ai tout de même envisagé deux possibilités pour la fin : soit Papanaïf finira par obtenir du nouveau Roy que sa Médecine Royale utilise enfin ce qu’il veut leur donner depuis dix ans pour qu’ils cessent de perdre leur temps à pédaler inutilement dans la semoule asthmatiforme ; soit, mais c’est bien plus triste, les Apothicaires associés aux fabricants de drogues en accord avec les Médecins Royaux et les Ministres du Roy, peut-être même avec l’accord d’icelui : ne décident que Papanaïf n’ait plus d’autre choix que de se trucider.
Pratique assez courante au Royaume de Profitland lorsque quelqu’un finit par constater qu’il dérange trop de gens… il préfère se retirer dans un autre monde (17). Mais je pense que ce ne sera pas cette fin qui sera, par moi choisie, pour terminer ce conte du fait qu’en en ayant dévoilé l’hypothèse elle n’offre plus aucun intérêt pour personne.
conclusions de l’histoire
Il est bien entendu que cette histoire a été inventée de toutes pièces, il est impossible qu’il puisse exister une situation aussi farfelue chez-nous.
Loin de nous diviser par des problèmes personnels, unissions nos esprits et oeuvrons dans le même sens pour le plus grand bien des hommes«
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1- la France !
2- exercice illégal de la médecine
3- Bibliothèque Nationale de Paris
4- voir la liste des démarches
5- François Mitterrand
6- Douste-Blazy, Ministre de la santé
7- l’association asthme
8- les premiers états généraux de l’asthme en 1994
9- Mme Dubosq-Mathieu (voir démarches et le fax de sa réponse)
10- Pr. François-Bernard Michel, président d’honneur de l’association asthme (celui qui depuis 1986, n’a jamais répondu à une seule de mes lettres ! Voir démarches). Le plus marrant dans tout ça, c’est qu’à la suite d’une publication d’un de mes articles dans vous et votre santé, une de ses patientes hospitalisée dans son service, m’a appelé de sa chambre pour prendre rendez-vous avec moi.
11- office central de la pharmacie (en 1994)
12- Glaxo-Wellcome, Boehringer Ingelheim, Novartis, Rhone Poulenc RORER, 3M Santé, Stallergènes, Zeneca et la Société Mediflux
13- l’Impatient (son rédacteur – contacté à maintes reprises – ayant même assisté à une conférence que je donnais devant un groupe médical au Mans, où tous les praticiens ont applaudi à cinq reprises après cinq démonstrations sur des enfants asthmatiques, m’a déclaré ce jour là, devant deux témoins : je ne publierai jamais rien sur vos travaux !)
Revue censée « défendre et informer les consommateurs de santé ».
14- toutes les revues médicales sont « au service » des laboratoires pharmaceutiques …. ce sont eux qui payent tout ces tirages de luxe qui permet de « médiatiser à fond » les Professeurs de médecine qui sont les meilleurs « vendeurs » (le rapport du Pr. Zarifian le confirme, curieusement, après en avoir beaucoup parlé … on n’en parle plus du tout !). Vous comprendrez donc pourquoi, jamais aucune de ces revues n’a acceptè de publier le moindre article sur mes travaux et pourquoi les ministres et les Pr. de médecine me « conseillent » cette formule.
15- Vous et votre santé
16- une nouvelle approche de l’asthme (N°11)
17- en France, lorsque l’on retrouve une personne dans un puits, trois ou quatre balles dans le corps, dont une dans la main, on conclue très rapidement au « suicide par noyade ». Les exemples ne manquent pas : noyade dans un étang (juste avant de déballer des affaires compromettantes) – nombreux arrêts cardiaques, surtout si l’on trempe dans une affaire qui risque de mettre en cause le plus haut personnage de l’état – suicide à deux dans une voiture avec les gaz d’échappement – c’est fou aussi ce qu’on peut utiliser le « 357 Magnum », arme fort courante que tout personnage important se doit de posséder ou de dérober à celui qui est chargé de le protéger – le record absolu est détenu par un personnage qui était sur le point d’expliquer comment certains se servaient dans la caisse de son entreprise (d’état) : il s’est tiré deux balles « de 357″ dans la tête pendant que sa femme, une pièce plus loin, faisait sa vaisselle et déclarait par la suite « avoir juste entendu un bruit venant de la chambre ». L’explication des experts est fort simple : il a tiré une première balle … qui n’est pas sortie du canon. Puis s’en apercevant, il en a tiré une seconde qui a poussé la précédente … c’est pour ça qu’il avait deux balles dans la tête.
Tout ceux qui connaissent les armes ont mon autorisation de rire … aux éclats (tout comme un pistolet à qui on ferait subir cette joyeuse plaisanterie !).
Si un jour vous apprenez mon suicide, dans d’aussi rocambolesques conditions, ne croyez surtout pas les déclarations des experts. J’ai été assez fort pour survivre à bien des épreuves et cette idée ne m’a jamais effleurée.
Surtout que je commence à bien m’amuser, maintenant que l’information n’est plus verrouillée !
Publié: 12 mai 2011 sous Le coin des tordus.
Commentaire de ziani
28 octobre 2011 à 20 h 24 min
Merci mr gesret ….Je ne peux que croire en votre méthode .