Les Médiocres : rubrique sans fin (2)

Un peu « vieux » comme article, mais tellement d’actualité …

La démocratie représentative est un simulacre de démocratie

lundi 30 décembre 2002, par Fran [www.oulala.net]

Les média et les institutions nous confortent dans l’idée que la démocratie représentative est effectivement démocratique. Cependant, lorsqu’on y regarde de plus près on constate qu’il s’agit en réalité d’un grand spectacle dont nous sommes autant actrices/eurs que spectatrices/eurs. Mais en sommes-nous vraiment conscientEs ?

Aujourd’hui, dans les parlements et gouvernements du monde entier règne une nouvelle mode, celle de la « gouvernance ». Selon ce terme provenant directement des grandes écoles de commerce US, il serait ringard pour un élu politique d’être « seulement » la voix du peuple. Ce qui fait « branché » chez nos politiciens (ils utilisent aussi le terme « courageux » …) , c’est de valider les recommandations des « experts » qui travaillent dans l’ombre, et de « faire passer » leurs recommandations même quand l’opinion de la population est défavorable.

Car bien sûr, les experts ont toujours raison.

Le fait mainte fois démontré que ces experts travaillent en collaboration étroite avec les lobbies des grands groupes industriels démontre pourtant qu’il s’agit uniquement de la raison de leurs (grands) actionnaires, et non plus de la raison du peuple. En d’autres termes, ce qu’on appelle la gouvernance n’est rien d’autre qu’un système de corruption au service de ce nouveau fascisme néolibéral.

C’est également grâce à ce système que le gouvernement US arrive à imposer ses vues partout dans le monde. Un exemple très illustratif est donné par les politiciens belges. Durant les années 1980 la Belgique a connu une vague de méga-manifestations sans précédent, contre l’installation sur le territoire belge de missiles nucléaires US. Des sondages réalisés à cette époque ont montré que 80% de la population belge était opposée à l’installation de ces missiles sur le territoire national. Malgré cette opposition massive de la population, un pourcentage équivalent de parlementaires belges a pourtant voté pour l’installation des missiles. Et il est même apparu par la suite que l’installation des missiles avaient déjà commencé en secret avant même le vote du parlement !

Malgré la révélation de ce scandale, il n’y a eu aucune démission ni aucune poursuite judiciaire des ministres concernés, alors que ces politiciens ont plus que probablement été corrompus par le gouvernement US de l’époque.

Le non respect de la volonté du peuple est également un fondement de l’Union Européenne puisque le Conseil de l’Union européenne, qui réunit les ministres représentants les quinze gouvernements-membres et constitue le véritable organe de décision de l’UE, ne doit rendre de compte à personne puiqu’il ne peut être renversé par aucune instance, faisant ainsi fi du principe de séparation des pouvoirs pourtant à la base des démocraties modernes.

Quant au Parlement européen, la seule institution directement élue par les citoyenNEs, il est le grand laissé pour compte de ce système puisqu’il ne peut ni proposer ni refuser les nouvelles « lois » européennes !

Le mythe des élections

Les réalisations des gouvernements de « gauche » ne sont pas fondamentalement différentes de celles des gouvernements de droite : il a été démontré par une majorité d’études sociologiques statistiques que tous les gouvernements, de gauche comme de droite privilégient les intérêts des (grands) actionnaires du big business. Ce fait est connu par les politologues depuis au moins une vingtaine d’années. Une analyse intéressante concernant la politique US : [www.prisonplanet.com]

Et dans de nombreux pays, les accords pré-électoraux font que les dés sont de toutes façons déjà joués avant même que la population se soit rendue aux urnes.

Le mythe de la liberté d’expression

Beaucoup de gens naïfs évoquent la liberté d’expression pour répondre à ceux qui disent que la vraie démocratie n’existe pas aujourd’hui. Mais ils ne comprennent pas que la liberté d’expression n’est qu’une condition nécessaire mais pas une condition suffisante pour que la démocratie soit une réalité. Ainsi les USA sont connus pour être le pays de la liberté d’expression.

En effet : ont dit tout aux USA.

Le problème c’est que ça ne change rien.

Les journaux US ont fait tomber Nixon, mais Nixon a juste été contraint de démissionner : pas de prison pour les puissants. Les journaux US dénoncent les malversations d’Enron, de WorldCom et des autres, mais les responsables s’en tirent avec une démission et l’obligation de ne rembourser qu’une partie de l’argent qu’ils ont volé. Les journaux US ont même dénoncé le fait que le président Bush prétend mettre de l’ordre dans les magouilles du big business alors qu’il s’est lui-même rendu coupable des mêmes malversations. Mais comme d’habitude, les politiciens et les riches ne sont jamais vraiment punis. Ce que les populations doivent bien comprendre, c’est qu’il est bien moins coûteux pour nos dominants de simuler une démocratie que d’imposer une vraie dictature militaire !

Conclusion

Comment s’étonner, dès lors, des résultats de cette enquête réalisée par le sociologue Mark Elchardus (Vrije Universiteit Brussel), qui révèle que le parlement, le gouvernement, la justice et les partis politiques (derniers) sont les institutions dans lesquelles la population a le moins confiance (les institutions scientifiques, l’enseignement et les médecinsarrivant en tête du classement de 21 institutions).

fran

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Note concernant l’impopularité actuelle des médecins :

- dans le passé, au siècle dernier, le médecin, l’instituteur, le pharmacien étaient des notables dans les villages, bien souvent même élus Maires. Le médecin était celui qui connaissait tout le monde, qui avait accouché quasi toutes les mères de la commune et accompagné bien des vieux dans la mort. Ce médecin la, était invité à partager le repas quand sa consultation se terminait à midi et il faisait ou pas, payer sa visite en fonction de bien des critères « humains ». Il était aimé, faisait -comme on dit – « partie de la famille ; il était « le médecin de famille ».

A cette époque, il pratiquait ce qu’on appelle « la clinique » c’est-à-dire l’examination visuelle, la palpation, le questionnement allant avec, pour construire son diagnostic et il n’avait que très peu recours à des examens complémentaires, radios ou analyses, seulement pour confirmer ce qu’il avait trouvé. Hélas, la clinique n’a plus cours aujourd’hui car non seulement elle n’est quasi plus enseignée, mais demandait une grande expérience pour être fiable. La médecine a modifié son système de sélection des futurs médecins ; dans le temps ils étaient issus des « lettres » et faisaient leurs « humanités », maintenant ils sont sélectionnés par les mathématiques.

Les premiers étaient des « intuitifs », les seconds sont des carthésiens sans intuition. Il leur faut des quantités d’examens scientifiques pour se faire une idée de la situation – souvent fausse d’ailleurs.

- Madame, tous les examens effectués confirment que vous n’avez absolument aucune raison d’avoir mal au ventre.

- mais, Docteur, je souffre réellement de mon ventre

- c’est psychosomatique, je vais vous prescrire du prozac !

Mais l’éventualité que ce soit dû à un problème vertébral, par exemple, ne sera jamais envisagé parce que les examens scientifiques ne peuvent pas être mis en doute : 1+1=2.

La médecine d’aujourd’hui a vendu son âme à l’industrie pharmaceutique et au profit mercantile, qu’elle ne s’étonne pas d’avoir perdu la confiance des malades.

Publié: 27 juin 2008 sous Les médiocres.

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